BUBRY (56) : cimetière
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Un petit cimetière breton comme il y en a tant d’autres : on pousse la porte, on remarque vite que l’on n’y fera pas de grandes trouvailles. Et puis, contre un mur, une surprise : Franchet d’Esperey ! Des maréchaux de France, il n’y en a tout de même pas tant que ça ! On sait qu’il n’y a rien dans le Beyern, et on se demande comment on a pu passer à côté. Et puis la mémoire revient : n’est-il pas aux Invalides ? Bref, bien des interrogations qui sont rapidement levées dès que l’on fait quelques recherches.
Louis FRANCHET D’ESPÈREY (1856-1942) était issu d’une famille de
tradition légitimiste. Saint-Cyrien, il fit ses premières armes pendant la campagne de Tunisie de 1881, puis au Tonkin. Il prit également part en 1900 à l’expédition de Chine contre les Boxers. Nommé général de division en 1912, le général Lyautey lui confia le commandement des troupes du Maroc. Pendant la période difficile des débuts du Protectorat, il prit une part importante à la pacification et à l’organisation du pays. Rappelé en France, Franchet d’Espèrey reçut en novembre 1913 le commandement du 1er Corps d’Armée à Lille. Il se distingue à la bataille des Frontières d’août 1914, mais également dans la Marne où il fut l’un des principaux artisans de la victoire des Alliés. Il perdit dans ce conflit son fils et son frère. En juin 1918, il fut encore appelé au commandement en chef des armées alliées à Salonique pour prendre la suite de l’Expédition de Salonique. Il obtint, après une campagne de quatorze jours, la capitulation de l’armée germano-bulgare. Ces années de services lui valurent, en 1921, la dignité de maréchal de France. Il devint ensuite inspecteur général des troupes d’Afrique du Nord, au moment où l’on voulait unifier la défense de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc. En 1934, il fut élu membre de l’Académie française. Il encouragea dans les années 30 certaines ligues d’extrême-droite, dont la Cagoule.
Lorsqu’il mourut en 1942, il fut impossible de lui organiser des obsèques dues à son rang de Maréchal de France. Il fut donc inhumé provisoirement dans la chapelle n° 1, dite des Trois Maries, de la Cathédrale Ste Cécile d’Albi, et ce jusqu’en 1947. A cette date, il fut transféré dans la crypte des Gouverneurs de l’église Saint-Louis des Invalides, à Paris.
Une page intéressante [ICI] reproduit, avec illustrations, les différents périples de son corps.
Revenons à Bubry : malgré la présence de son identité au centre du tombeau, il ne reposa donc jamais dans cette commune. D’autres membres de la famille s’y trouvent : son épouse, son fils mort à la guerre, sa fille Jacqueline et son gendre, le lieutenant colonel Antoine Macé de Gastines (+1985), ainsi que certains enfants du couple.
Ce cimetière ne doit pas être confondu avec le cimetière Saint-Yves de Bubry, dans la même commune.
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