SPAAK Paul-Henri (1899-1972)

Cimetière du Foriest de Braine-l’Alleud - Belgique
lundi 23 janvier 2012
par  Philippe Landru

Issu d’un milieu intellectuel marqué par la politique, la littérature et le cinéma (son père est poète, dramaturge et futur académicien), il devint avocat mais fut très rapidement attiré par la politique : il s’inscrivit au parti socialiste et se fit remarquer par ses idées extrêmes Elu député en 1932, il dut faire face aux conséquences de la crise économique de 1929 et au chômage qui s’étendait. Il fut nommé ministre des P.T.T. et des Transports, ministre des Affaires étrangères en 1936, puis Premier ministre tout en gardant le portefeuille des Affaires étrangères. La guerre menaçant ; il tenta en vain d’obtenir que la France, l’Allemagne et l’Angleterre considèrent la Belgique comme un pays neutre. Il émigra à Londres avec le gouvernement en 1940 et rentra en Belgique après la Libération. Il fut encore ministre des Affaires étrangères sous les deux cabinets Van Acker en 1945 et 1946, avant de redevenir premier ministre pendant huit jours, du 13 au 21 mars 1946.

Spaak participa à l’édification de l’Organisation des Nations Unies. En janvier 1946, il en présida la première assemblée générale. Il s’insurgea contre le droit de veto accordé aux grandes puissances. Son prestige international fut immense et il mit en cause la politique de l’URSS. Devant les inquiétudes du monde de l’après-guerre, Spaak voulut que l’Europe devienne un bloc uni et il se fit le défenseur de cette idée. En 1949, c’est lui qui dirigea la première assemblée consultative du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Robert Schumann ayant lancé l’idée de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), Spaak signa à Paris le document qui concrétisa ce projet.

Rappelé par Van Acker au poste des Affaires étrangères en 1954, il occupa la fonction jusqu’à sa nomination comme secrétaire général de l’OTAN en 1957. Il signa, à Rome, le traité qui institua le Marché commun. A ce titre, il fait partie des sept « Pères de l’Europe ».


Merci à Gabriel Moniotte pour les photos.


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