STRASBOURG (La Meinau) : Le cimetière musulman sort de terre
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Sur un terrain jouxtant le cimetière sud, à la Meinau, des engins dament le terrain, des ouvriers dessinent les allées. « Cela ne se voit pas encore, mais le site est tourné vers La Mecque », lance Anne-Pernelle Richardot, l’adjointe (PS) à la citoyenneté. Après trois ans d’élaboration, le chantier du cimetière municipal confessionnel musulman a débuté. « Nous espérons ouvrir le site à la fin novembre ou, au pire, avant janvier », dit l’élue. Une première à l’échelon national, car un tel lieu géré par une ville est impossible juridiquement ailleurs qu’en Alsace-Moselle. Sa création est rendue possible par le droit local qui stipule que chaque religion peut disposer de son propre cimetière.
Quid des tombes échues ?
« Pour beaucoup de musulmans, nés en France ou y vivant depuis des années, il est important d’enterrer ses proches ici plutôt que dans un pays d’origine, où ils ont de moins en moins d’attaches, explique Saïd Aalla, le président de la grande mosquée. Et cela soulage de savoir qu’on peut facilement aller se recueillir sur leurs tombes. » Des raisons pour lesquelles la ville a aménagé, dès 1973, des carrés musulmans dans les cimetières multiconfessionnels nord et sud. Problème, ces six espaces (auxquels s’ajoutera un septième au cimetière ouest) sont saturés. En cause, selon Anne-Pernelle Richardot, « la question de l’exhumation des tombes dont la concession arrive à échéance ». La pratique étant contraire à l’Islam, aucune tombe musulmane n’a jamais été démantelée. « Nous avons convenu avec le conseil régional du culte musulman que cela pourra se faire au bout de 40 ans dans le cimetière », précise l’élue. Il a aussi été décidé que les mille tombes (doubles) seront orientées vers La Mecque, qu’une salle d’ablutions et une pergola pour permettre aux familles de recevoir les condoléances seront créées. Une entrée solennelle, avec un portail frappé d’un arbre de vie, complétera un haut mur d’enceinte visant à empêcher les intrusions. « Le site n’est ni plus ni moins sensible qu’un autre, dit Olivier Bitz, l’adjoint (PS) à la sécurité. Mais des problématiques ont été prises en compte dans sa conception. » L’élu, discret sur le sujet, indique juste qu’il n’est pas très favorable à la vidéosurveillance.
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