POUBELLE Eugène (1832-1907)
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De tous les noms propres devenus des noms communs, Eugène Poubelle est sans aucun doute le plus connu.
D’origine normande (il naquit en 1832, et pas en 1831 comme il est écrit dans quasiment toutes les sources), il entama en 1871, une carrière préfectorale : tour à tour préfet de Charente, de l’Isère, de la Corse, du Doubs, des Bouches-du-Rhône, il devint assez naturellement préfet de la Seine, poste qu’il occupa de 1883 à 1896. De ce fait, il fut chargé de l’administration courante, et c’est ainsi qu’il fut amené à prendre les arrêtés du 24 novembre 1883 et du 7 mars 1884 qui obligeaient les propriétaires d’immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d’un couvercle et d’une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers.
La dimension et même la contenance de ces récipients étaient strictement contrôlées : 40 à 120 litres. L’arrêté prévoyait alors également le tri des déchets : trois boîtes étaient obligatoires, une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence et les coquilles d’huîtres ! Il fut également à l’origine de la mise en route du tout-à-l’égout, imposant aux propriétaires de raccorder leurs immeubles au réseau d’égout et de payer les frais d’exploitation afférents à la collecte de leurs eaux usées.
Ces prescriptions améliorèrent considérablement, on s’en doute, l’hygiène de la capitale. Assuma-t-il son involontaire postérité ? Toujours est-il que les Parisiens prirent l’habitude de désigner ces réceptacles à ordures du nom du préfet Poubelle. La définition de la « poubelle » fut insérée dès 1890 dans le supplément du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
Néanmoins, ce nouveau règlement ne fut que partiellement respecté, se heurtant à l’hostilité de la population. Les propriétaires voyaient l’ajout de nouvelles charges, les concierges, des tâches supplémentaires à accomplir et les chiffonniers, la menace de perdre leur gagne-pain. Les boîtes détériorées n’étaient pas remplacées, les anciennes pratiques perduraient par endroits.
En 1896, il fut nommé ambassadeur au Vatican, puis fut fait comte romain en 1898.
S’il repose dans l’Aude, c’est tout simplement qu’il s’était installer dans le terroir d’origine de son épouse. Il fut d’ailleurs un ardent défenseur des vins du Languedoc !
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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