FLOURENS Pierre (1794-1867)
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Bien qu’ayant obtenu en 1813 son titre de docteur en médecine, il préféra se consacrer à sa passion, l’histoire naturelle, et vint à Paris muni de lettres de recommandation adressées à Jean-Baptiste de Lamarck, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire et Antoine Portal. Physiologiste, il démontra expérimentalement que la vision dépend de l’intégrité du cortex cérébral et mit en évidence le rôle du cervelet dans le maintien de l’équilibre et dans la coordination. Il établit la localisation du centre respiratoire dans le bulbe au niveau de l’origine des nerfs pneumogastriques (nœud de Flourens). On lui doit également des recherches sur le rôle du périoste dans la formation de l’os, et sur l’utilisation du chloroforme comme anesthésique chirurgical.
Il fut élu membre de l’Académie des sciences en 1828 et succéda au Collège de France à Georges Cuvier, qui s’était lié d’amitié avec lui. C’est aussi Flourens qui le suppléa au Muséum national d’histoire naturelle. Il entama une carrière politique en tant que député de l’Hérault en 1838, mais ses ambitions furent de courte durée, et il fut battu en 1839.
En 1840, il fut élu à l’Académie française. Six ans plus tard, Louis-Philippe le fit pair de France.
Dans ce même caveau repose son fils, Gustave FLOURENS (1838-1871). Professeur au Collège de France à 25 ans en 1863, il fut chargé de traiter l’Histoire des races humaines, mais ses opinions anti-religieuses et anti-bonapartistes le firent interdire de cours après une année d’exercice. Il publia alors ses leçons sous le titre d’Histoire de l’Homme. Républicain rouge, il prit fait et cause pour les Crétois insurgés contre l’Empire ottoman et sollicita en leur faveur les gens d’opinion avancée dans toute l’Europe. En 1866, il participa à l’insurrection crétoise avec le grade de capitaine. Il fut nommé ambassadeur de Crète auprès du gouvernement grec, qui cédant aux pressions du gouvernement français, l’expulsa vers la France. Opposant politique au Second Empire, il fut emprisonné pendant trois mois en 1869. Il devint chroniqueur militaire du journal La Marseillaise d’ Henri Rochefort. Après l’arrestation de ce dernier en février 1870, il s’enfuit en Hollande puis en Angleterre. Il rentra en France après la proclamation de la République et fut élu chef d’un bataillon de la Garde nationale de Belleville : il fut l’un des organisateurs de l’émeute du 31 octobre 1870 contre la politique jugée trop tiède du gouvernement de la Défense nationale. Emprisonné, il fut libéré par le soulèvement des Parisiens le 18 mars 1871 et fut élu à la Commune par le 19e arrondissement, nommé général et chargé de la défense du Paris révolutionnaire. Partisan de la désastreuse offensive des communards contre Versailles, il fut tué à Rueil.
Il est à noter que le second fils de Pierre, Emile, qui fut ministre des Affaires Etrangères, repose au cimetière de Passy.
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