TOURNEUR Jacques (1904-1977)

cimetière de Beylive de Bergerac (24)
mardi 20 juillet 2010
par  Philippe Landru

Article de Sud-ouest du 27 mai 2010 illustré grâce aux photos de Marie Beleyme.

« Si vous me trouvez la tombe de Jacques Tourneur, je viens à Bergerac pour le prochain My Beautiful Festival ! » Dans la bouche de Bertrand Tavernier, le défi prend toute sa valeur. Aussitôt dit, aussitôt fait. Christine de Libouton, la programmatrice dudit festival, jubile, après quelques matinées passées dans les cimetières bergeracois.

De retour du Festival de Cannes, où il présentait son dernier film, « La Princesse de Montpensier », le réalisateur, qui n’a qu’une parole, fera halte vendredi à Bergerac, avant d’y revenir cet été pour les Rencontres cinématographiques de Bergerac et du Bergeracois. Une belle tête d’affiche pour ce Beautiful Festival, après Stephen Frears et Jacques Audiard, l’année dernière.

Série B bon marché

Qui, à Bergerac, aurait pensé croiser la route de Jacques Tourneur, petit scénariste parti tenter sa chance à Hollywood, en 1934, avec 40 dollars en poche ? «  Pour réussir dans les mines, il faut aller dans le Nord. Pour réussir dans le cinéma, il faut aller à Hollywood ! »

Fort de cette maxime, Jacques Tourneur était rapidement passé du siège de monteur à celui de réalisateur. Son premier long-métrage, « La Féline », une série B bon marché produite par la RKO pour 135 000 dollars, avait alors sauvé le studio après l’échec commercial du « Citizen Kane » d’Orson Welles, en rapportant la bagatelle de 4 millions !

Films fantastiques, westerns, films noirs, c’est dans l’épouvante que « Jack Tourneur » a gagné ses titres de noblesse avec « Vaudou », « Les Griffes du passé », « L’Homme léopard », « Rendez-vous avec la peur » ou encore «  Pendez-moi haut et court ».

Le réalisateur travaille avec une méthode bien à lui, en jouant avant tout sur le non-dit et la suggestion pour susciter l’angoisse chez les spectateurs. À l’époque, pas d’effets spéciaux, mais des jeux d’ombre, de lumière, des plans en contre-plongée… Dans «  La Féline », le monstre qui fait frissonner le public est en fait une ombre chinoise des mains du réalisateur. Et ça fonctionne !

Victime de la nouvelle vague

Avec les années 1950, Hollywood change, c’est la fin de la grande époque, et Jacques Tourneur rentre en Europe. Persuadé que son aura lui permettra de poursuivre sa carrière dans l’Hexagone, il se trompe. C’est le début de la nouvelle vague, et les ficelles de Jacques Tourneur n’intéressent plus les studios. Dans l’indifférence générale, il s’installe à Bergerac dans la famille de sa femme, et décède en 1977.

Aux portes de la cité de Cyrano, on a retrouvé sa tombe dans le petit cimetière de la Beylive. Bertrand Tavernier, en cinéphile averti, aura permis de retrouver la trace de celui qui a incarné le rêve américain pour une génération de réalisateurs français.


Commentaires

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TOURNEUR Jacques (1904-1977)
samedi 19 janvier 2013 à 14h14 - par  vincent050

deux livres sont déjà sortis sur l’oeuvre féconde du cinéaste J. Tourneur, mais pour mieux le comprendre, il faut absolument voir le docu de 25 mn réalisé sur lui à Bergerac en mai 1977 où il raconte son métier, ses débuts à Hollywood, sa vision du cinéma, ses rapports avec les gens du métier, et ce qu’il pense de l’au-delà... il est décédé 7 mois après ce docu qui fait figure de testament cinématographique pour ce metteur en scène de talent qui avait l’humilité des grands !

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pour françoise Miermont
samedi 19 janvier 2013 à 13h19 - par  vincent050

Bonjour,
est-ce vous le dentiste à Echirolles (isère) , qui êtes la nièce de J.T ?
je suis historien du cinéma et fan inconditionnel du grand jacques Tourneur, injustement oublié (ou dont l’oeuvre prolifique n’est pas assez médiatisée), je voudrais savoir ce que sont devenues les archives du cinéaste ? (puisque mort en1977 sans héritiers) .. ;et que sont devenus les masters originaux de ses films ?
je rêve de voir éditer en Blu Ray (4K) les grands films de JT : Flibustière des antilles, Canyon passage, les révoltés de la claire-louise, l’enquete est close, rendez-vous avec la peur, la flèche et le flambeau, la bataille de Marathon, l’or et l’amour, Angoisse, la féline etc
sa filmographie est très importante et les éditeurs video commencent timidement à ressortir certains de ses films (Carlotta, Sidonis + Wild side + ed Montparnasse), mais il faut aller plus loin car beaucoup de ses films restent encore inconnus (et ne sont jamais diffusés à la TV)
m’écrire => schallerludovic@yahoo.fr

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TOURNEUR Jacques (1904-1977)
samedi 21 juillet 2012 à 17h43 - par  cp

La Nouvelle Vague étant devenue une avant-garde institutionnalisée, il est comique de voir ses zélotes fonctionner comme les gardiens d’un temple à côté desquels certains « gardiens de la foi », sous d’autres latitudes, pourraient passer pour d’aimables surveillants de square !

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TOURNEUR Jacques (1904-1977)
mercredi 22 décembre 2010 à 16h13 - par  Michel Laigle

1°/ J.T., « petit scénariste » ? Il était le fils de M. T., qui avait été un ponte à Hollywood dans les années 10-20. Avant de retraverser l’Atlantique, il avait réalisé plusieurs films dans notre beau pays. Il choisit de le quitter pour cause d’industrie cinématographique trop « étroite » et parce qu’il voyait les choses « en grand ».
2°/ Des « ficelles » ? Lesquelles ? J.T. refusa tout au long de sa carrière d’en utiliser, ce qui lui coûta cher, sa carrière précisément.
3°/ La Nouvelle Vague, cause de l’insuccès de J.T. lors de son retour ? La N. V. n’a jamais fait de tort à personne, si ce n’est aux mauvais cinéastes. Si J.T. n’a pas trouvé de travail une fois en France, c’est parce qu’il s’était coupé de l’industrie cinématographique française : times had changed !

samedi 8 novembre 2014 à 20h19

« avoir été impulsé » ?

Logo de Eric R
dimanche 2 novembre 2014 à 22h02 - par  Eric R

@ patrice rahon
Vous pouvez me contacter a :
erebilla@yahoo.com

Logo de Eric R
dimanche 2 novembre 2014 à 21h43 - par  Eric R

Bonjour,
J’ai les dates suivantes :
Naissance a Pessac le 13 juillet 1905
Mariage le 22 avril 1935
Salutations,
Eric Rebillard

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samedi 1er novembre 2014 à 19h28 - par  patrice rahon

Bonjour,
Précédemment j’avais indiqué que le père de Maurice Tourneur était mon arrière arrière grand-oncle. J’ai quelques questions :
êtes vous la fille de Jacques Miermont ?
Pouvez vous me donner les dates et lieux de naissance, mariage (1930 ou 1934 ?) et décès de Marguerite Christiane VIRIDEAU ?
D’avance merci pour votre aide afin que je puisse compléter mon arbre généalogique

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dimanche 18 novembre 2012 à 23h01 - par  anonyme

on ne connait pas assez son oeuvre et c’est bien dommage

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samedi 10 novembre 2012 à 16h51 - par  Françoise Miermont

ne cherchez plus de descendants. Jacques et sa femme n’ont jamais eu d’enfants et il était fils unique.Petite nièce par alliance j’ai eu la grande chance de faire partie de sa famille et de partager les dernières années de sa vie._
Françoise

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mercredi 22 août 2012 à 17h00 - par  HarryLime

Parfaitement d’accord avec vos remarques. Mais 2 bémols quand même : les temps avaient certes changé mais ces changements avaient aussi été impulsé par la NV. Quant au fait que la NV ne fait pas de mal, disons qu’elle en fait à certains cinéphiles au moins, par exemple à chaque fois que j’essaie de regarder une de leurs productions....

samedi 21 juillet 2012 à 17h19

Confondant de bêtise...

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mardi 13 mars 2012 à 23h08 - par  Patrice Rahon

Le vrai nom de Jacques TOURNEUR est Jacques THOMAS (fils de Maurice TOURNEUR ou plutôt THOMAS). Son grand père Eugène était le frère de François Joseph THOMAS qui était mon arrière, arrière, arrière grand père de mon coté maternel. Je ne connais pas de descendance à Jacques, mes recherches n’ont pas abouti mais coté ascendance je suis remonté jusqu’en 1747, la date de naissance d’un certain Jean THOMAS qui est décédé le mercredi 3 mars 1819, à l’âge de 72 ans, à Filain (70230).