VIROFLAY (78) : cimetière
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Le cimetière de Viroflay se trouve à la lisière de la forêt. Bien qu’il ne soit finalement pas si grand, l’alignement des dalles dans ses divisions lui donne un air monotone. C’est au bout de l’allée principale et contre le mur du fond que se trouve l’essentiel des tombeaux intéressants.
Curiosités
La présence proche de l’aérodrome de Villacoublay explique sans-doute une forte présence d’aviateurs dans ce cimetière.
Une tombe collective pour les militaires prussiens de la guerre de 1870.
Dans ce cimetière reposerait également Aïché Sultane (1880-1967), fille du sultan ottoman Abdulhamid Ier.
Célébrités : les incontournables…
Mais aussi…
Le flutiste Marcel CARRÉ (1912-1993).
Le journaliste sportif Dominique CHAMPOT (1952-2007).
Henri DEBERLY (1882-1947) : écrivain français, il fut en 1926 lauréat du Goncourt avec Le supplice de Phèdre.
Le poète Jehan DESPERT (1921-2018), qui donna son nom au département des Yvelines.
Le pionnier de l’aviation André FREY (1886-1912), qui termina troisième
lors du Paris - Rome en 1911. Il défendit les couleurs françaises lors de la coupe Gordon-Bennett à Chicago avant d’être victime d’un accident lors d’une période militaire, au dessus de Mourmelon. Son beau tombeau est orné de deux bas-reliefs, dont un en bronze le représentant par Marius-Léon Cladel.
Le pilote d’aviation Alfred FRONVAL (1893-1928), auteur d’un manuel de
pilotage et inventeur du Link-Trainer, appareil permettant de reproduire au sol les conditions de vol d’un avion, plus communément appelé Simulateur de vol. Il fut l’un des premiers pilotes à prouver que l’acrobatie aérienne était la meilleure école de pilotage et non pas qu’un spectacle. Champion du Monde d’acrobatie aérienne, il fut plusieurs fois recordman du monde de loopings (1920, 1928). Il mourut carbonisé, son avion étant entré en collision avec un biplace alors qu’il tentait d’atterrir. Sa tombe est contigüe à celle d’André Frey.
Le
poète Michel GALIANA (Michel Souchon : 1933-1999).
Thérèse HUMBERT (1856-1918) : d’origine paysanne, elle
parvint à épouser Frédéric Humbert, fils de Gustave Humbert, maire de Toulouse, devenu par la suite ministre de la Justice. En 1879, elle prétendit avoir reçu d’un millionnaire américain une partie de son héritage. Dès lors, les Humbert obtinrent d’énormes prêts en utilisant le supposé héritage comme garantie. Cette escroquerie dura une vingtaine d’années jusqu’à ce qu’un juge ne se décidât à faire ouvrir le fameux coffre-fort où étaient censés se trouver les documents prouvant l’héritage : il ne contenait qu’une brique et une pièce d’un penny. En fuite, le couple fut arrêté à Madrid. Le procès Humbert défraya la chronique : elle fut défendue par Fernand Labori, et condamnée à cinq ans de travaux forcés, tout comme son mari Frédéric. À sa libération de prison, elle émigra vers les États-Unis où elle mourut. Son rôle fut tenu par Simone Signoret dans un feuilleton de Marcel Bluwal. Plus rien ne semble subsister de son tombeau dans ce cimetière. Il existe bien une tombe Humbert de facture moderne, mais rien n’indique que ce soit le sien.
Anatole LEROY-BEAULIEU (1842-1912) : Historien et critique d’art, il
voyagea beaucoup avant d’étudier la Russie, la Pologne et la péninsule balkanique. Il se fit très vite remarquer par son magistral ouvrage sur « l’Empire des Tsars » qui lui ouvrit les portes de Sciences Po où il enseigna à partir de 1880, puis qu’il dirigea en 1910. Dreyfusard, il défendit également la cause des peuples asservis, non seulement les Arméniens, mais aussi les Finlandais, et les Polonais qu’il encourageait à la résistance. Il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
Jacques André MESNARD (1792-1858) : d’opinions libérales sous la Restauration, il applaudit à la révolution de juillet qui lui valut les fonctions de conseiller à la Cour de Cassation. Sous Louis-Philippe encore, il devint Pair de France. La révolution de 1848 interrompit sa carrière politique, mais ses qualités lui valurent d’être nommé par Louis Napoléon Bonaparte président de chambre à la cour suprême, puis membre du nouveau Sénat. Il fut le premier vice-président de la Chambre haute, et, en cette qualité, porta à Louis-Napoléon le sénatus-consulte qui rétablissait l’empire héréditaire. L’empereur en fit également un membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
L’architecte Edmond MORAINVILLE (1813-1867).
Le pilote Maurice MORIN (1900-1933), tué en service commandé à bord de son avion. Sa tombe est contigüe à celle de Fronval.
Jean REY (1861-1935) : industriel français, Il réalisa des dispositifs de
commande électrique (pointage des projecteurs, gouvernails de plongée et de direction des sous-marins, etc.), perfectionna la technique de mise en place des mines sous-marines et conçut les premières installations de turbines à vapeur sur les navires. Il était membre de l’Institut.
Le physicien et philosophe Pierre VENDRYES (1908-1989), qui intégra le calcul des probabilités au cadre l’étude de l’être humain.
Le peintre Lucien WEIL (1902-1963).
Henri WELSCHINGER (1846-1919) : homme de lettres et historien passionné par la Révolution et le Premier Empire, il fut administrateur du Sénat pendant 42 ans. Il fut élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1907.
Merci à Eddy Lecorps pour la photo de la tombe de Dominique Champot.
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