SUARD Jean-Baptiste (1732-1817)

Père Lachaise - 11ème division
samedi 4 juillet 2009
par  Philippe Landru

En 1754, il commença à publier en collaboration le Journal étranger, recueil contenant des extraits et des critiques d’ouvrages. A partir de 1762, il rédigea la Gazette de France.

Élu membre de l’Académie française en 1772, Suard vit son élection annulée sous le prétexte qu’il était collaborateur de l’Encyclopédie, dans laquelle il n’avait en réalité rien écrit. Il fut élu de nouveau en 1774 et, cette fois, Louis XV non seulement ratifia son élection mais le nomma censeur des pièces de théâtre, fonction qu’il occupa jusqu’en 1790. À ce titre, il eut à se prononcer sur Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, dont l’audace l’effraya mais qui finit par être représenté.

Lorsque la Révolution française éclata, Suard n’attaqua pas frontalement les idées nouvelles. Pendant la Terreur, il se retira aux environs de Paris. C’est chez lui que Condorcet, qui était allé y chercher asile, fut arrêté après avoir trouvé fermée la porte donnant sur la campagne qu’on lui avait pourtant promis de laisser ouverte, circonstance qui fut diversement interprétée.

Sous le Directoire, Suard écrivit dans les Nouvelles politiques, une feuille royaliste. Proscrit le 18 fructidor, il se réfugia à Coppet puis à Anspach. Il revint en France après le 18 brumaire et devint rédacteur du Publiciste, qui parut jusqu’en 1810. En 1803, il fut nommé secrétaire perpétuel de l’Académie française. Il sollicita de la Restauration de retrouver son poste de censeur des théâtres mais ne parvint qu’à se faire nommer censeur honoraire. On lui a attribué une part active dans l’épuration que subit alors l’Institut de France.

Sa tombe existe toujours même si elle est invisible, totalement occultée par les broussailles et la végétation : en face du gisant Arbelot, c’est d’une machette dont vous devrez vous munir si vous désirez voir sa petite colonne surmontée d’une urne.


Retour vers le Père Lachaise


Commentaires