LA HARPE (Jean-François Delharpe : 1739-1803)
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D’origine obscure, il brilla durant sa jeunesse par les nombreux prix de littérature qu’il reçut mais également pour son indépendance d’esprit, en particulier concernant les affaires religieuses. Dès 1759, il publia des Héroïdes dont l’anticléricalisme fut remarqué par Fréron, qui le dénonça, mais aussi par Voltaire, qui accorda sa protection à leur auteur, et mit tout son poids pour pousser sa candidature à l’Académie française où il fut admis en 1776.
Enseignant la littérature au Lycée, rédacteur au Mercure de France, La Harpe jouît alors d’une situation très enviable. Il embrassa passionnément la cause de la Révolution lorsque celle-ci éclata. Malgré son zèle pour les idées nouvelles, ou à cause de celui-ci, il fit un séjour de quatre mois à la prison du Luxembourg en 1794. Il en ressortit converti (il avait occupé sa détention à traduire les psaumes) et gagné à des opinions beaucoup plus conservatrices. Il se mit à fréquenter avec ostentation les églises et, dans son cours du Lycée, ne cessa d’attaquer violemment les Encyclopédistes, ses anciens amis. Ces opinions lui valurent d’être proscrit après le 18 fructidor (1797). Il revint en France après le 18 brumaire, fut proscrit de nouveau en 1802 en raison de ses relations avec les milieux royalistes.
Inhumé dans l’ancien cimetière de Vaugirard (aujourd’hui disparu), il fut ultérieurement transféré au sein du bosquet Delille de la 11ème division du cimetière. Il repose sous une simple dalle, près de celle de Saint-Lambert.
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