SAINT-CLOUD (92) : cimetière
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Le cimetière de Saint-Cloud est très intéressant à visiter, pas tant pour son cadre qui est quelconque que pour le grand nombre de tombeaux remarquables qu’il contient.
Curiosités
Sur un mur du cimetière, une plaque rappelle l’emplacement où furent enfouis les restes des concessions perpétuelles de l’ancien cimetière Gounod.
De nombreuses ornementations dans ce cimetière :
- L’élégant cénotaphe de Robert Spire (1838-1915) : L’endroit présente un bas-relief en bronze (Christ portant les stigmates) ainsi qu’une femme agenouillé. Le bas-relief du revers représente l’hôtel de ville d’Arras, ville dont était originaire Robert Spire ; Il est signé du sculpteur Augustin Lesieux, d’Arras également.
- Le tombeau du céramiste A. Carretta est recouvert de céramique bleue. Il est orné d’un énigmatique bas-relief représentant une maison dans un cimetière, accompagnée de l’épitaphe « Mon idée réalisée »,
- le tombeau du docteur Charles Desfossez (1827-1900), qui fut maire de Saint-Cloud, est orné d’un buste en bronze et d’un magnifique bas-relief en bronze représentant le praticien auscultant une femme devant une religieuse. Buste et bas-relief sont du sculpteur Jean Tournoux,
- deux tombeaux de famille des industriels Piquerez : celui d’Emile Piquerez, orné d’un médaillon en bronze et de deux bas-reliefs, et celui d’Arthur Piquerez, doté d’un médaillon et de quatre statues en bronze représentant les enfants du défunt, œuvre de Victor Feltrin,
- Un médaillon en bronze sur la tombe de Pierre Marie Romand, curé de Saint-Cloud de 1861 à 1887, réalisé par M. Delarue,
- Un buste sur la tombe illisible du curé de Saint-Cloud Jean-Baptiste Garosse, mort en 1854,
- Le médaillon en bronze sur la tombe Latty,
- Un bas-relief en bronze sur la tombe Rabiant,
- Une très belle mosaïque représentant une femme agenouillée et son fils au pied d’une Piéta (tombe anonyme).
- L’élégant cénotaphe de Robert Spire (1838-1915) : L’endroit présente un bas-relief en bronze (Christ portant les stigmates) ainsi qu’une femme agenouillé. Le bas-relief du revers représente l’hôtel de ville d’Arras, ville dont était originaire Robert Spire ; Il est signé du sculpteur Augustin Lesieux, d’Arras également.
Dans ce cimetière repose également la fille qu’’Emile Zola avait eut avec Jeanne Rozerot, Denise (1889-1942), qui avait épousé Maurice Le Blond (1877-1944). Ils se trouvent dans le caveau de famille Leblond (division B en bordure).
Les célébrités : les incontournables...
... mais aussi
René ALEXANDRE (1885-1946) :
comédien français, ancien élève de Paul Mounet, il fut sociétaire de la Comédie française à partir de 1920. Il tourna dans une cinquantaine de films au tout début du cinéma. Il était marié à la comédienne Gabriel ROBINNE (1886-1980) : comédienne française et sociétaire de la Comédie française, elle fut l’une des premières vedettes du cinéma. Elle tourna en particulier en 1908 dans L’assassinat du duc de Guise, premier grand succès du cinéma français.
Le tombeau de famille des éditeurs BELIN, qui se partageaient entre Paris et Saint-Cloud. Fondée en 1777, cette maison existe toujours et s’est spécialisée dans la production de manuels scolaires. Reposent ici en particulier Auguste-Jean BELIN (1786-1851), son fils Eugène BELIN (1816-1868), et l’épouse de ce dernier, Hortense BELIN (+1911), qui dirigea les éditions de 1868 à 1887 et fit paraître le très fameux Tour de France par deux enfants.
Gérard BLAIN (1930-2000) : acteur et réalisateur
à la vie tourmentée, il commença sa carrière comme figurant dans Les enfants du paradis. Il devint l’une des icônes de la Nouvelle Vague en interprétant Le beau serge de Chabrol. Marié plusieurs fois, dont une avec la comédienne Bernadette Lafont, il refusa une carrière commerciale pour se lancer dans un cinéma d’auteur exigeant, à l’image de celui de Robert Bresson, qu’il admirait beaucoup. Anarchiste de droite, on lui doit dix films en tant que réalisateur, dont Un enfant dans la foule et Pierre et Djemila, tous deux sélectionnés à Cannes.
Le journaliste d’extrême-droite François BRIGNEAU (Emmanuel Allot : 1919-2012).
Le peintre Edouard Joseph DANTAN (1848-1897), fils du sculpteur
Antoine Laurent Dantan et neveu du sculpteur caricaturiste Jean-Pierre Dantan. Ancien élève de Pils, son art est empreint de naturalisme. Il est connu pour avoir peint des intérieurs d’ateliers de sculpteurs au travail dans des gammes de couleurs claires. Il mourut accidentellement : la voiture dans laquelle il se trouvait vint heurter violemment une église après que son cheval se fut emballé !
Jules CHÉRON (1833-1900) : médecin, il occupa la Chaire
de Zoologie et physiologie à la Faculté de Strasbourg, puis en 1869, succéda à Paul Bert à la faculté de Bordeaux. Il travailla sur la circulation cérébrale observée à l’aide d’un nouvel instrument qu’il inventa, l’ophtalmomicroscope. Son tombeau est orné d’un buste en bronze par Cirasse. C’est dans ce tombeau qu’est également inhumé le comédien Jean Toulout.
Henri CHRETIEN (1879-1956), astronome, ingénieur-opticien, professeur et inventeur,
surtout connu pour ses travaux en optique et ses applications à l’astronomie. Il fut en particulier l’inventeur en 1927 de l’objectif anamorphoseur « Hypergonar », lequel fut à l’origine du « cinémascope »(1953).
Etienne FOURNOL (1871-1940) : aveyronnais d’origine, député de 1909 à 1914, chef de cabinet du ministère attaché au commerce, il fut surtout un amoureux et un connaisseur du monde slave : on lui doit un grand nombre d’études et de publications dans ce domaine, en particulier sur le monde tchèque.
Gilbert GRANDVAL (1904-1981) : résistant, il commanda
les Forces françaises de l’intérieur de huit départements de l’Est. Dans Nancy libéré, il accueillit le général de Gaulle. Ses actes durant la guerre lui valurent d’être fait Compagnon de la Libération. Gouverneur, Haut-commissaire et Ambassadeur en Sarre de 1946 à 1955, il fut Résident général au Maroc en 1955, mais démissionna 50 jours plus tard en raison de son désaccord avec la politique du gouvernement Edgar Faure. Co-fondateur de l’UDT en 1959, regroupant les Gaullistes de gauche, il fut secrétaire d’Etat au commerce extérieur en avril 1962 puis ministre du Travail de mai 1962 à janvier 1966.
Fernand GRAVEY (Fernand Mertens : 1905-
1970) : comédien belge installé en France, sa filmographie fut longue (de 1913 à sa mort !) et fournie (plus de 70 films, dont certains aux Etats-Unis). Il connut le succès, mais aucun rôle marquant dans sa carrière. Il était marié à la comédienne Jane Renouardt avec laquelle il est inhumé.
Le danseur et chorégraphe Jean GUELIS (1923-1991).
Jean-René HUGUENIN (1936-1962) : jeune météore du
paysage littéraire français, il débuta à l’âge de vingt ans par quelques articles dans l’hebdomadaire Arts et fonda avec Philippe Sollers et Jean Edern Hallier la revue Tel quel. Son premier roman, La Côte Sauvage, fut encensé par Gracq, Mauriac et Aragon. Il mourut prématurément d’un accident de voiture.
Dorothy JORDAN (Dorothea Bland : 1761-1816) : actrice
irlandaise, elle fut la maîtresse du roi d’Angleterre Guillaume IV (il n’était que duc de Clarence à l’époque) à qui elle donna dix enfants, illégitimes évidemment ! Il lui alloua une rente pour élever leur progéniture à la condition qu’elle ne remonte pas sur les planches, ce qu’elle fit pourtant. Priver d’argent, elle s’exila en France pour échapper aux créanciers et mourut dans La pauvreté. Une plaque circulaire en bronze reproduit son épitaphe, très effacé sur la dalle d’origine, qui fut transféré ici depuis l’ancien cimetière désaffecté.
Le peintre Gaston LA TOUCHE (1854-1913), qui fréquenta les
Impressionnistes et Émile Zola, dont il illustra des nouvelles et des romans. À partir des années 1880, il peignit des scènes intimistes dans le style hollandais du XVIIe siècle. Il débuta au Salon de 1881, intensifia les coloris de sa palette et puisa ses sujets dans le sillage des Fêtes galantes d’Antoine Watteau et des scènes de genre de François Boucher. Ses paysages, ses portraits lumineux, également influencés par Pierre Puvis de Chavannes, rencontrèrent un succès immédiat. Il reçut la commande de décorations de la Mairie de Saint-Cloud et de la salle des fêtes du ministère de la Justice à Paris. En 1900, il participa à la décoration du restaurant le Train Bleu de la gare de Lyon à Paris.
Jeanne de MIRAMON (1895-1940), qui fut fondatrice et directrice de l’Ecole Française de Musique.
Vlado PERLEMUTER (1904-2002) : pianiste
français d’origine juive polonaise, ancien élève d’Alfred Cortot, il commença sa carrière dans les cinémas pour accompagner les films muets. Il reçut de nombreux prix et se spécialisa dans l’interprétation des œuvres de Ravel. Après l’intermède de sa carrière durant la guerre en raison de ses origines, il mena une carrière internationale, tout en enseignant au Conservatoire de Paris de 1951 à 1977. Outre Ravel, il est connu pour son attachement à Chopin.
Le réalisateur Jean POURTALÉ (1938-1997), inhumé dans la tombe Parmentier ornée d’un bas-relief en bronze représentant une résurrection triomphale du Christ.
Jane RENOUARDT (Victorine Renouard : 1890-1972) :
comédienne du muet, égérie des films de Max Linder, Directrice du théâtre Daunou, elle engagea le comédien Fernand Gravey qu’elle épousa en 1936, et avec lequel elle est inhumé.
La comédienne Andrée SERVILANGE (Andrée Pagny : 1911-2001), qui tourna des années 30 aux années 70, en particulier avec Paul Meusnier et Jean-Pierre Mocky.
Alimardan bey TOPCHUBASHI (1862-1934) : politicien
d’Azerbaïdjan, il devint le porte-parole des populations musulmanes de l’empire russe. Elu à la Douma en 1906, il fut arrêté peu de temps après et privé de ses droits. Après la proclamation de la République d’Azerbaïdjan en 1918, il devint ambassadeur auprès de l’Arménie, de la Georgie et de l’Empire ottoman. Devenu ministre des Affaires Etrangères, élu à la tête du Parlement, il représenta son pays à la conférence de Versailles et parvint à la faire reconnaître par le président américain Wilson. La prise du pouvoir des bolcheviques le contraignit à rester en France où il mourut. Sa tombe est ornée d’un bas-relief en bronze.
Jean TOULOUT (1887-1962) : comédien de théâtre (il fut
engagé par Firmin Gémier au Théâtre Antoine) et de cinéma, sa filmographie importante (il tourna de 1912 à 1957) ne peut faire oublier qu’il connut l’essentiel de son succès à l’époque du muet. Il est inhumé dans le tombeau du docteur Jules Chéron (voir curiosités).
Le compositeur Jean YATOVE (1903-1978), qui composa de nombreuses BO de films des années 30 aux années 50 (Marie Octobre, L’œil du monocle, Jour de fête, Le Gigolo…).
Maurice YVAIN (1891-1965) : il fut l’un de ces
compositeurs de génie qui explique que le patrimoine musicale des années 1920 et 1930 soit encore si populaire. Représentant de l’esprit parisien, il introduisit à l’opérette les rythmes du jazz et des danses de son époque (fox trot, charleston…). Associé aux meilleurs paroliers (en particulier Willemetz), on lui doit la musique de nombreuses chansons à succès dans les années 1920 (Mon homme, La Java, La Belote, Pouet-Pouet…) mais aussi des opérettes qui firent la gloire de cette époque (Pas sur la bouche, Ta bouche…), remises au goûts du jour récemment par des réalisateurs tels que Alain Resnais. Il fut également un compositeur de musiques de film (L’assassin habite au 21, Miroir…).
Merci à Annie Grillet pour les photos La Touche et Dantan.
Merci à Ghislain Marry pour la photo Chrétien.
Merci à André Robe pour la photo Zola.
Merci à MC Penin pour les photos Blain et Alexandre
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