VANVES (92) : cimetière
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Le cimetière de Vanves a été ouvert en 1836 et agrandi en 1876, à cette époque on construit une cabane pour abriter le gardien. Une fois que l’on a dit ça, on a tout dit. Malgré son âge respectable pour un cimetière de banlieue, le lieu n’a aucun charme, tous les anciens monuments ayant disparu. Le cimetière est divisée en deux par la rue . Notons toutefois la très grande amabilité du gardien qui m’a aidé à trouver la tombe Coëdel, qui se trouve finalement en face de sa guérite :-)
Curiosités
Peu de choses. Même la statuaire ne vient pas sauver la promenade :
le buste en bronze par A. Jouandot de Henri Jules Hervau (a priori un libraire), scellé sur un tombe sans aucune inscription,
Une petite plaque en bronze par Samuel lipschitz sur celle de Lebbell Thiebaut.
Célébrités : les incontournables...
Aucune.
... mais aussi
Alexandre CHAUVELOT (1797-1861) : chansonnier puis rotisseur, il fit fortune et devint promoteur immobilier, d’abord le long de la chaussée du Maine (qui devint plus tard le village de Plaisance), puis sur Montrouge. A partir de 1840, le lotisseur se consacra à des territoires troués de carrières, hors l’enceinte, sur la commune de Vanves, coincés entre les ballasts de la ligne de chemin de fer du Paris-Versailles-Rive-Gauche et le chantier de l’enceinte de Thiers. Il fit la promotion du "village de la Californie parisienne" qu’il venait de créer, sur Vanves, aux nouvelles portes de la capitale. Ses nouveaux lotissements de la " Nouvelle Californie parisienne et de la Tour Malakoff » furent constitués autour d’un parc d’attractions à la gloire de l’armée de Crimée (à Vanves), puis de Villafranca (sur Vanves et Vaugirard). Fleuron de ce parc d’attraction, la reconstitution en plâtras de la Tour Malakoff donna, en 1883, son nom à la nouvelle commune issue d’une séparation d’avec la commune de Vanves. Il fut inhumé au cimetière de Vanves mais sa tombe fut reprise il y a très longtemps déjà.
Le comédien Lucien COËDEL (1899-1947), qui suivit les cours de Fernand Ledoux et fit carrière dans le théâtre. C’est sur le tard qu’il aborda le cinéma, trouvant son plus beau rôle dans La chartreuse de Parme de Christian-Jaque. Il trouva la mort dans des circonstances jamais élucidées : on trouva son corps sur une voie ferrée alors qu’il remontait en train sur Paris.
Colette DARFEUIL (Emma Floquet : 1906-1998) : cette magnifique actrice est bien oubliée de nos jours. Il est vrai que malgré ses 130 films, elle fit l’essentiel de sa carrière dans des rôles muets. Elle connut le succès : il faut dire que sa gouaille, son sourire enjoleur et ses yeux verts la servirent : elle excella dans la comédie légère, bien qu’elle eut également des rôles dramatiques. Selon Yvan Foucart, elle repose dans ce cimetière mais le gardien n’a pas retrouvé sa trace.
Le journaliste Jean OFFREDO (1944-2012) : journaliste, il avait commencé sa carrière à Antenne 2 en tant que reporter, avant de rejoindre le 20h00 de TF1 en tant que présentateur du JT. Il fut ensuite nommé rédacteur en chef adjoint chargé de l’édition du week-end des journaux de 20 heures et de 23 heures. A partir de 1991, il fut présentateur de l’émission " TF1 matin ", puis fut nommé rédacteur en chef, chargé des questions religieuses. D’origine polonaire, Jean Offredo publia de nombreux ouvrages consacrés à la Pologne, et en particulier au pape Jean Paul II. Atteint d’une sclérose en plaque, il fut immobilisé les vingt dernières années de sa vie.
Le médecin aliéniste Félix VOISIN (1794-1872), ancien élève d’Esquirol, qui appliqua à l’étude des maladies mentales le système phrénologique de Gall. En 1822, il créa à Vanves une maison de santé pour les aliénés mentaux, dans une grande propriété qu’il achèta avec son associé le docteur Jean-Pierre Falret. Il devint ensuite maire de la commune, de 1832 et 1839. On lui doit plusieurs ouvrages sur la folie.
Le blog Vanves92170 a créé un lien vers cet article. Un autre petit article sur le cimetière vient le compléter avantageusement. Je le reproduis ici.
Des richesses méconnues dans le cimetière de Vanves
Le Blog de Vanves, durant ce week-end de Toussaint, se prête au jeu de la rediffusion (très coutumier à la télé) avec cet article consacré aux personnalités enterrées dans notre cimetière, mais qui intéressera nos nouveaux habitués.
Les vanvéens retrouvent aujourd’hui le chemin du cimetière de leur ville ou d’ailleurs pour rendre hommage à leurs proches qui les ont quittés. Mais peu connaissent vraiment l’histoire du cimetière de leur ville, et les curiosités qu’il cache bien évidemment moins riches que ceux du Père Lachaise, de Montparnasse... Les ossements découverts lors de l’aménagement du passage des écoles démontrent bien que le premier cimetière de Vanves entourait l’église Saint Remy comme dans n’importe quel village. Il a été transféré après une décision de 1811, grâce à un terrain acheté 600 fr (de l’époque) sur le plateau le long de la rue Sadi Carnot , mais où il fallait encore que la municipalité dépense 2600 fr pour mettre une clôture et des plantations, et qu’elle prévoit un char car son accès était très difficile. L’ancien cimetière est devenu le jardin du presbytère qui n’était pas l’actuel mais cette maison que l’on aperçoit grâce aux travaux, à droite de l’église entre le passage des écoles (où on a retrouvé ces ossements) et les nouveaux immeubles en construction derrière la Librairie. Il a connu plusieurs extensions entre 1836 et 1876, allant jusqu’à franchir l’avenue Marcel Martinie.
Il s’étend sur 10 640 m2 aujourd’hui et compte prés de 4200 concessions dont 60% seraient perpétuelles. Et il accueille notamment une tombe militaire renfermant les 67 corps de soldats tués pendant la guerre de 1870-71, là où il y a une grosse croix érigée en 1890. Ainsi qu’un carré militaire 1914-18 (avec une plaque dans la mairie recensant plus de 600 noms de vanvéens morts durant cette guerre) qui a été récemment réaménagée avec des soldats morts durant les deux guerres, nord-africains russes et ukrainiens, et quelques uns morts au lycée Michelet alors hôpital militaire. La tombe du Général Zveguinzoff, général russe de l’armée blanche, établi en France durant l’entre deux guerres, est peut être l’une des plus intéressantes du cimetière. Elle constitue l’un des derniers témoins de ces croix orthodoxes traditionnellement en bois et qui ont été remplacées par des monuments plus cossus. La présence de cette croix à double traverse couverte d’un toit à deux pentes, rappelle l’installation d’une communauté russe à Vanves, encore présente aujourd’hui que perpétue la chapelle derrière l’hôtel Mercure. Une concession appartient aux Soeurs Franciscaines où sont enterrées des religieuses. Et la plus ancienne tombe remonterait à 1919 où seraient enterrés un certain Coigniet.
De nombreuses personnalités qui ont marqué la vie de Vanves, sont enterrées dans notre cimetière : Hyppolite Noël (1828-1894) peintre, Lucien Coédel (1899-1947) acteur, Paul Marme (1894-1989) architecte de nombreux bâtiments vanvéens, Raymond Marcheron (1920-44) résistant fusillé dans le Carré A. Lucien Roux (1894-1956) pionnier du cinéma dans le Carré G. Félix Voisin (1794-1872) qui s’est voué à la médecine et a crée en 1822 à Vanves, une maison de santé pour les aliénés mentaux dans une grande propriété acheté avec le docteur Jean Pierre Falret, et qui été maire de Vanves (1832 à 1839), Louis Marie Larmeroux, bienfaiteur de la commune, les résistants René Sahors (1889-1942), Mary Besseyre (1907-42), Ernest Laval (1901-42) qui reposent côte à côte, Albert Legris (1885-1944), résistant abattu au camp de Struthof, Henri Chrétien (1882-1951) architecte, Georges Lagosse (1862-1935) médecin et bienfaiteur dans la Division B. Louis Dardenne (1910-44) résistant fusillé , Colette Blanco (1906-98) actrice connue sous le nom de Colette Darfeuil dans la Division C. Avec d’anciens maires : Louis Kerautret (1940-44), André Roche (1965-80). Enfin un columbarium a été aménagé depuis la Toussaint 1994, comprenant 4 blocs de 8 emplacements, afin de donner la possibilité aux familles désirant déposer des urnes funéraires, de le faire à un endroit propice au recueillement du souvenir.
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